Attentat à Mulhouse: Jordan Bardella dénonce "une nouvelle humiliation pour la France"
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Le Rassemblement national à l'offensive. Après l'attaque au couteau ce samedi à Mulhouse qui a coûté la vie à un homme et blessé trois policiers municipaux, Jordan Bardella hausse le ton, visant le profil du suspect. L'assaillant présumé, un Algérien de 37 ans, était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
"C'est une nouvelle humiliation pour la France", a jugé le patron du parti lors de son déplacement au Salon de l'agriculture ce lundi 24 février, appelant à "faire en sorte que plus aucun visa ne soit délivré à un ressortissant algérien".
Le suspect avait été condamné en 2023 pour apologie du terrorisme suite à des propos portant sur l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas en Israël. Après sa condamnation à six mois de prison pour apologie du terrorisme, l'homme a été libéré après quatre mois et demi de détention.
Dans la foulée, il est alors placé en centre de rétention administrative (CRA) pour 90 jours comme le prévoit actuellement la loi. Pendant cette période, la France a tenté de l'expulser vers l'Algérie "une dizaine de fois" "sans que jamais l'Algérie n'accepte" de reprendre le suspect, a expliqué le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur TF1 samedi soir.
Impossible en effet pour la France d'expulser un ressortissant étranger en cas de refus de son pays d'origine de l'accueillir en produisant ce qu'on appelle un laisser-passer consulaire.
Ce n'est pas la première fois que le cas se présente. En janvier dernier, l'Algérie avait refusé de reprendre l'influenceur algérien "Doualemn", mis en cause pour des propos violents tenus sur des vidéos TikTok.
"Le gouvernement, par la voix de son ministre de l'Intérieur, multiplie les déclarations. On montre les muscles en indiquant que l'Algérie menace les intérêts nationaux mais on ne fait rien. Il faut oser le bras de fer diplomatique", tance encore Jordan Bardella.
Depuis des mois, le RN, tout comme Bruno Retailleau, demandent à Emmanuel Macron de revoir l'accord entre la France et l'Algérie signé en 1968, six ans après l'indépendance. Ce texte contient des mesures qui assouplissent l'arrivée et la délivrance de titres de séjour aux ressortissants algériens.
Pour l'instant, le chef de l'État, qui a la main en la matière, s'y est toujours refusé, tout comme le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Présent également au salon de l'Agriculture, le Premier ministre François Bayrou a jugé de son côté "inacceptable" que l'expulsion de l'assaillant de Mulhouse ait été refusée à dix reprises par l'Algérie.
BFM TV